lundi 19 juillet 2010

Grandir ou vieillir, il faut mourir!!!

Il y a quelques jours, j’ai assisté aux manœuvres de quelques ambulanciers. Ils sortaient une vieille femme d’un bureau de comptables. L’air était tiède, le soleil timide et les passants calmes. Une après-midi des plus banales, dans une rue des plus banales.
La vie est mesquine.
Petit, je m’imaginais mourir d’une balle en plein cœur, serrant fermement une rose fraîchement cueilli entre mes dents pour aller la déposer sur le pas de la porte de ma bien-aimée. C’est à ce moment qu’elle découvrirait qu’elle m’aime. Mon dernier mot serait expiré dans un murmure, englobée par les sanglots de celle que ma timidité m’avais empêché de baiser. Etc, etc … bref une mort héroïque.
Mais quand j’ai vu cette vieille femme allongé dans son brancard…la vie est mesquine.
Avoir une crise cardiaque dans un cabinet de comptable, quand la température est tout ce qu’il y a de plus moyen, c’est petit. Une mort qui n’est l’aboutissement de rien, une mort qui n’apporte rien dans un monde au ralenti.


Du coup, j’ai peur de vieillir. Ce n’est pas l’illusion de promiscuité avec la mort qui me terrifie. Au contraire, cette promiscuité a quelque chose d’enivrant, une émotion perturbante qui pousse à la réflexion. Non, ce qui me terrifie dans la vieillesse, c’est d’en arriver à un monde plat, morne et insipide. Enfin, une vision de notre environnement où tout est difficultés, peur et autres paranoïa schizophréniques.
Tous ces ressentiments s’appuient sur une montagne de lourdeur, le poids de l’expérience. L’expérience est ce qui enrichi les hommes, et qui normalement les rends plus compréhensifs envers les siens. L’expérience, c’est un paquet de conneries qu’on a vécues et desquelles on en est censés en retirer une sagesse sociale. Certains voient dans ce qu’ils ne voient pas quelque chose en lequel ils aimeraient croire, mais ça c’est encore une autre histoire…ou pas. Et pourtant, tous ces monuments antiques qui boitent leur anciennes folies au nom de l’expérience semblent tous plus butés les uns que les autres. Et du fait qu’ils ont vécues un tas de merdes, que la puanteur qu’ils en ont gardé leur donnent le droit de péter plus haut que les autres me pousse à croire que toute cette quête de la vie et de l’absolu divin n’est qu’une grosse blague pour oublier la lie poisseuse dans laquelle on trempe.
Alors, pour ne pas tomber dans le même piège que les gâteux, j’en viens parfois à me dire que je ne devrais rien apprendre. Garder le même regard innocent et stupide de mon enfance, celui où tous ce que disaient les « grands » étaient la sainte vérité !
Cheers !!!

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