jeudi 23 septembre 2010

Déménagement

Si vous avez aimé les créations précédentes de "Moi et ma pomme", venez découvrir la collection automne-hiver de "PoMMe" sur moietmapomme.com, le blog qui déménage!


vendredi 10 septembre 2010

What's up, doc???

Enfoiré de Leibniz, connard de prétentieux. Cet espèce de primate sur-intelligent ne devait pas avoir goûté aux joies des tracas administratifs. Comment peut on croire une minute que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes? J'imagine directement la foule levée des doigts de l'opposition, répondant énergiquement que tout ceci ne dépend que de notre vision du monde. Que la pourriture nauséabonde qui hante les couloirs de l'administration n'est que le résultat de mes vues négatives, etc... Putains d'hippies, salauds d'alter-mondialistes, votre optimisme ne fait qu'accroître mon désespoir.


Plonger dans les méandres sombres et profondes des obligations étatiques me débecte au plus haut point. Cet esclavagisme papelard me transforme en légume. Face à cette machine humaine, ce monstre géant je ne suis rien. Pauvre étudiant misérable, mes velléités deviennent impotentes tant leur armes sont efficaces. Et quand bien même je parvenais à me sortir vainqueur de cette lutte contre l'inutile, je n'en retirerais qu'un sentiment de réussite parfaitement inutile.
Passer trois jours telle une balle de ping-pong, rebondissant entre chaque bureau, désespérément attaché à mon horloge kafkaïenne m'a rappelé le lapin de Lewis Caroll. Croire en sa différence pour finalement n'être qu'un lapin stressé, une bête de transports public...
Néanmoins, il me reste une échappatoire, une faible tentative de pallier ma frustration paperassière. Quand la journée est mesquine, seul un bon vomi parvient à me remettre d'aplomb!!

Burps!!

jeudi 2 septembre 2010

Le crédit émotionnel (2)


Depuis quelques années, cette tendance s'est inversée. Quels sont les innombrables facteurs qui en sont la cause? (surement pas celui qui couchait avec ma voisine..) Le plaisir de montrer son pire côté, de traiter de sujets immensément variés tels que les excréments, le sexe violent ou les vomitoires émotionnels que sont les programmes de télévisions a empiété sur le territoire de mes dignités. Le crédit que ma pomme m'accordait a de ce fait énormément diminué. Pour tenter de regonfler mon solde affectif, j'ai eu recours à divers agents émotionnels. Mais les mouvements de masse n'excitent guère ma libido intellectuelle, et les religions en tous genres m'ont souvent offert cette fade impression. Les chèques scolaires ne me furent d'aucun secours. L'école, cette image grise de l'ennui, a réussi à me gaver de toutes sortes d'informations inutiles. Ay caramba!

vendredi 27 août 2010

Le crédit émotionnel (1)

Tout un temps, la dignité et la fierté étaient des idées très intéressantes pour moi. Elles s'illustraient même comme une voie, une recherche. Le but était de présenter le meilleur aspect de moi-même. Pourquoi? Les raisons sont nombreuses:

1. L'éducation qui nous pousse à imiter certaines attitudes ou respecter certains codes.
Ces codes s'appliquent  généralement au langage, à l'habillement et à notre structure de vie.
2. L'instinct de survie. Si l'on ne respecte pas certains modes de vie, si l'on ne rentre pas dans un schéma de comportement, notre démarche générera un désaccord avec la mouvance environnante. Ce désaccord peut amener à quelques dégénérescences. Ainsi, pisser dans le frigo de son hôte n'est jamais bien perçu.



3. L'égocentrisme, j'imagine. Ce sentiment qui nous place, en toute raison, au centre du monde. Je dénie cette idée qui dit que nous n'en sommes pas le centre. Je pense que l'unique façon de ne plus l'être serait de ne plus agir et penser, pour laisser l'univers et ses retombées cosmiques s'occuper de nous...boarf!

mercredi 25 août 2010

Louange à la chieuse!

Encore une qui croule sous le poids de sa misère.
Encore une sur qui j'ai du mal à ne pas vomir.
Encore une dont le portefeuille lui donne une illusion de supériorité malgré ses appréhensions à se délivrer d'un seul cent.
Triste, triste vieillesse, pauvre folle. Je m'excuse de ne pas t'avoir étranglé directement. J'aurais pu abréger ces longues années de frustration, années passées à égrener chaque pièce pour enfin apercevoir au crépuscule de ton existence l'éclat déjà terni de quelques gains, sûrement accumulés sur le dos de personnes joyeuses.
Pauvre anonyme dont je connais le nom, ta torpeur n'as d'égale que ta mollesse, et tu traînes ton aura dégoutante de seuils en seules.
La bave dégoulinante de tes propos incompris cache ridiculement l'étron malsain de tes pensées.
Je t'aurais bien accordé le "vous" au début de cette louange mais la troisième personne s'accorde mieux au monde de solitude que tu t'es créé.
Cependant, ma compassion marchande est trop grande. Sache que s'il t'advenait de revenir, je me ferais un plaisir de te pisser sur la gueule, sale pétasse de merde....métaphoriquement parlant, cela va de soi!
Avec tout le respect que je vous dois, revenez bientôt.

mardi 24 août 2010

La vie est un paquet de chips

C'est reparti, impossible de trouver le sommeil. Encore cette pomme qui me pose plein de questions. Dernièrement, c'est l'idée de la péremption qui la chiffonne. Se décrépir apparait pour elle comme une nouvelle phase, la phase chips. Elle durcit, devient chétive. Le paquet de chips a cette capacité de contenir pleins de morceaux éparses et fragiles. Tant qu'il reste fermé, son contenu est protégé mais une fois l'emballage déchiré, les chips sont à la merci du monde extérieur.
Virtuelle, cette indigène de mes pensées s'établit des repères. Bien qu'étant intemporelle, elle croit en sa date limite. Tout tourne autour de cette date. Alors, elle tente de s'organiser en fonction de cette dernière. Toutes ses peurs se cristallisent sur ce point incertain, ses doutes croissent à la mesure de son immobilité. Et si elle avait été une orange, ou un sushi?
Après l'appréhension de la chips vient le soucis du sushi; parfois le contraire. En effet, le sushi représente le fruit d'un long travail, celui qui transforme un thon en un met délicieux. Le fait que ce poisson jouisse aujourd'hui du statut d'espèce protégée lui confère encore plus de charme. Et pourtant, les craintes subsistent.
Dois-je fuir ma pomme ou la convaincre qu'une vie de sushi dans un paquet de chips présente des avantages incontournables?

lundi 9 août 2010

L’amour, la mort et leur rythme infini

Aujourd'hui, j'ai découvert cet artiste, Jim Ingram, qui m'a directement plu. Sa voix de poète sent le vieux blues, le comptoir crasseux et les réflexions philosophiques de musicien. Il ne s'embarrasse pas de mielleuses mélancolies ou de rêvasseries archaïques, il prend le temps de faire monter la musique à son paroxysme et il parle de sujets intéressants. Je n'ai pas tout compris, mais j'aime l'ambiance.



Cette musique m'as rappelé une discussion que j'avais eu avec ma pomme:

"L’amour, la mort et leur rythme infini.
A_ Eros-Thantos : échapper à la solitude de la mort. Espoir risible de ne pas mourir seul. L’attrait pour l’inconnu, le rêve. Le beau est dans l’indéfini, le suggéré.
B_ Le plaisir étant dans sa propre recherche, l’homme est constamment en attente. L’insatisfaction est basée soit sur la monotonie, soit sur la désillusion.
A_« L’espoir fait vivre » car l’espoir est l’écrin du rêve, le lieu où viennent s’échouer nos restes d’illusions. L’illusion donne à l’instant présent un caractère incomplet, infirme.
B_Nous sommes tous des infirmes cherchant dans les plaisirs et les divertissements, les soins qui combleront notre frustration continue.
A_Les mots sont les piliers de la pensée, ils permettent de structurer le raisonnement, d’étiqueter les images    et  les impressions que notre cerveau emmagasine afin de ranger les émotions parmi les autres.
B_La vraie beauté est triste ; le joyeux n’est pas beau, il est agréable.
A_L’Eros est l’expression de la beauté, le Thanatos celle de la tristesse.
C’est pourquoi ils sont inséparables."

lundi 19 juillet 2010

Un fût inter-galactique

J'ai des potes comme ça, avec qui je m'entends très bien, et c'est normal parce que ce sont des gens très bien. J'en connais d'autres avec qui je m'entends très sympa parce qu'ils sont très sympa. Il y en a d'autres avec qui je ne m'entends pas parce que je ne les entends pas, d'un point de vue symbolique bien sur car je dois souvent faire face au fleuve triste de leurs racontars grotesques . La vie est parfois hargneuse et l'avis méchant. Ha!
Et bien lui, il fait partie d'aucune catégorie parce que c'est ce qu'il a décidé quand il était vraiment tout petit, et qu'une bande d'extra-terrestres l'ont enlevé dans un fût géant et l'ont obligé à apprendre des litanies foutroyantes. Alors comme je le connais bien, que sa musique est très dansante et qu'il fait la bien la soupe, le Lidl magazine m'a demandé de rédiger sa biographie. Et ça a supermarché!
Vous pouvez l'apercevoir en soirée ou l'écouter sur  http://www.buzzworkers.com/
"Certains naissent doués, lui c’est encore pire. Entre ravages musicaux et déchéance artistique, il avait tout d’un fût. Mais pas n’importe quel fût. Il est de ces fûts qui murissent aux soins d’une armée éthyliquement bouddhistes.
Avez-vous déjà gouté aux plaisirs sonores de la psychononstaticdancingrooveridingfunky anal-logique musique ? Car lui, c’est le cas.
Et ceux qui l’ont croisé au détour du sillon vinylesque de ses années acidulées répètent inlassablement cette sentence cosmique : « Hey citizens of the universe, there’s nothing more underground than the rats ! »
                                                      - dans le LIDL magazine, par Gringoteq -"

Et d'ailleurs, c'est un artiste:
http://www.youtube.com/watch?v=qwzLPhuhpdo

Santé!!

Grandir ou vieillir, il faut mourir!!!

Il y a quelques jours, j’ai assisté aux manœuvres de quelques ambulanciers. Ils sortaient une vieille femme d’un bureau de comptables. L’air était tiède, le soleil timide et les passants calmes. Une après-midi des plus banales, dans une rue des plus banales.
La vie est mesquine.
Petit, je m’imaginais mourir d’une balle en plein cœur, serrant fermement une rose fraîchement cueilli entre mes dents pour aller la déposer sur le pas de la porte de ma bien-aimée. C’est à ce moment qu’elle découvrirait qu’elle m’aime. Mon dernier mot serait expiré dans un murmure, englobée par les sanglots de celle que ma timidité m’avais empêché de baiser. Etc, etc … bref une mort héroïque.
Mais quand j’ai vu cette vieille femme allongé dans son brancard…la vie est mesquine.
Avoir une crise cardiaque dans un cabinet de comptable, quand la température est tout ce qu’il y a de plus moyen, c’est petit. Une mort qui n’est l’aboutissement de rien, une mort qui n’apporte rien dans un monde au ralenti.


Du coup, j’ai peur de vieillir. Ce n’est pas l’illusion de promiscuité avec la mort qui me terrifie. Au contraire, cette promiscuité a quelque chose d’enivrant, une émotion perturbante qui pousse à la réflexion. Non, ce qui me terrifie dans la vieillesse, c’est d’en arriver à un monde plat, morne et insipide. Enfin, une vision de notre environnement où tout est difficultés, peur et autres paranoïa schizophréniques.
Tous ces ressentiments s’appuient sur une montagne de lourdeur, le poids de l’expérience. L’expérience est ce qui enrichi les hommes, et qui normalement les rends plus compréhensifs envers les siens. L’expérience, c’est un paquet de conneries qu’on a vécues et desquelles on en est censés en retirer une sagesse sociale. Certains voient dans ce qu’ils ne voient pas quelque chose en lequel ils aimeraient croire, mais ça c’est encore une autre histoire…ou pas. Et pourtant, tous ces monuments antiques qui boitent leur anciennes folies au nom de l’expérience semblent tous plus butés les uns que les autres. Et du fait qu’ils ont vécues un tas de merdes, que la puanteur qu’ils en ont gardé leur donnent le droit de péter plus haut que les autres me pousse à croire que toute cette quête de la vie et de l’absolu divin n’est qu’une grosse blague pour oublier la lie poisseuse dans laquelle on trempe.
Alors, pour ne pas tomber dans le même piège que les gâteux, j’en viens parfois à me dire que je ne devrais rien apprendre. Garder le même regard innocent et stupide de mon enfance, celui où tous ce que disaient les « grands » étaient la sainte vérité !
Cheers !!!

mardi 13 juillet 2010

Moi et ma gerbe...

Rien de tel qu’un beau gros vomi pour commencer sa journée ! Cet exorcisme matinal a la douce particularité de nous ramener aux dures vérités IRLiènnes . Dès lors, le dégueulis n’est plus le simple coulis estival commémorant avec joie les déboires de la veille. Non, ce dégobillis intense s’érige en arme contre la poisse des obstacles futurs ou antérieurs. Vomir, c’est se détacher de ces intrus qui nous bouleversent, se libérer de quelques nœuds intérieurs afin de retrouver la fraîcheur d’un passé candide.

Il existe différentes sortes de vomis. Certains sont accompagnés de râles funestes, ils semblent annoncer une décomposition avancée. D’autres coulent de source, leur fluidité rappelle les accents cristallins d’un torrent de montagne. D’autres encore viennent en morceaux, illustrant cette incapacité physique du système digestif à transformer des éléments qui, à première vue paraissaient très sympathique.
Toutefois, un point les rends commun, leur rapidité pour s’extraire de leur dégueuloir.

Ces dégorgements abscons ne s’embarrassent pas de formules de politesses, de marques de prévention ou de tendresse. Rapides et efficaces, ces jets nauséabonds s’extirpent rapidement en une grosse masse liquide. Ils font mal quand ils sortent, ils puent et sont souvent l’expression d’un malaise. Mais le bien-être qu’ils procurent compense les souffrances endurées.

Ce post, c’est mon dégueulis matinal.

vendredi 9 juillet 2010

Allez les Bleus!!

Voilà où me mène ma concupiscence, à la déchetterie humaine des pieds cassés. Boire et reboire n'amène que des déboires que les dés ne peuvent avoir sans aller au lavoir.
En clair, la drogue c'est mal, et les pieds ça fait mal. L'important c'est de partir du bon pied, à pied levé!
Cependant, il peut quelque fois sembler inopportun de prendre son pied là où d'autres prennent leur thé.  Bien que la piétaille de sentiments auquel les buveurs de thé m'ont confronté ait raté le pâté de ma beauté, j'ai finalement pris mon pied à casser celui des autres!
Quel peut être l'intérêt trouvé à rédiger un post traitant d'un vague et confus sentiment? Mon impotence est-elle si développée que je doive m'en remettre aux confidences du blogging, fantasmer sur les vestiges taciturnes d'une vie nocturne?
Mon blog c'est mon chouchou, ma pomme c'est mon joujou, ma flemme c'est mon troutrou.
Et puis, c'est pas tous les jours qu'on arrive à se fouler le cerveau!!

vendredi 2 juillet 2010

Le président de la raie publique

Sale temps pour les péquenots. Pour les autres c'est encore pire, ils sont moins résistants, et avec cette chaleur, c'est comme si un nombre incalculable d'obstacles avait décidé de se joindre pour les anéantir. Bref, on est dans la merde.
En effet, d'un côté viennent s'amasser les fous sympas, les doux allumés et les idéalistes désespérément dénués de nouveaux espoirs sur des terrasses, chantant joyeusement les hymnes de la vie soulârde. Face à cet attroupement de gentils pochtrons se dressent le monolithe de l'absurde intégrisme, le monument pesant de la conviction. Dans cette église viennent se recueillirent les bigots de l'austère raison, les dévotes de l'intelligence primaire qui étalent avec une sainte dignité la merde coulante de leurs préjugés. Ces fous dont la rationalité ne tient qu'à leur propre conviction sont universels; ils furent ennemis, amis ou ne se sont peut être jamais connus. Certains se cachent derrière le collectivisme des -ismes, d'autres derrière des barrières linguistiques, mais pour moi, ils restent tous une bande d'enculés. Pas au sens propre du terme, qui est une orientation sexuelle que je respecte, mais au sens second qu'eux-même y ont trouvé. N'ayant pas encore de Dieu unique ou de tyrans sanguinaires pour ce groupe hétéro-gêne, je propose de créer un titre pour honorer la fonction dirigeante de cette faction de trou-du cul: le président de la raie publique.
                                                Voici l' âpre résidente de l'arrêt publique! 
Pourquoi tant de violence à l'encontre de parfaits inconnus? C'est la peur qui me ronge, celle de faire partie de groupe que j'abhorre et qui me répugne. Peut être ai-je encore le privilège de croire être séparés de ces  masses gluantes.
Cependant, il est des jours où ma pomme, mon double schizophrénique, ne me reconnaît plus.
Un froid s'installe entre nous deux; faut pas s'étonner après que je tremblotte à ses côtés!

vendredi 25 juin 2010

Salade de fluides



C’est aujourd’hui que ça a commencé. Avec une pomme. Ronde mais un peu chétive. À ses côtés, je fais pâle figure, tout tremblotant de perdition et de tendresse. Que pourrais-je ressentir d’autre, de toute façon ? Je n’en suis pas à ma première pomme, mais celle-ci semble particulièrement savoureuse.
Cependant goûter cette pomme serait un sacrilège. Planter mes dents dans sa chair tendre, briser sa peau légèrement résistante, sentir le jus qui s’en écoule pour doucement l’avaler… je dois tout d’abord vous faire remarquer que je suis un grand consommateur de fruits. Qu’ils soient d’apparence petits ou grands, je m’en moque, j’aime toutes leurs caractéristiques. Les nombreuses différences qui les regroupent sous des noms variés donnent aux fruits un attrait particulier à mes yeux. J’apprécie autant la douceur d’une pêche que le goût puissant d’un litchi. L’avocat réussi de même à susciter quelque intérêt en mon for intérieur, pourtant ce n’était pas gagné d’avance. L’ananas, quant à lui, me fascine. Son aspect complexe le classe au dessus des autres fruits. Les écailles qui le protègent offrent une palette de couleurs assez variée. Ensuite, lorsqu’on désire découvrir ce qui se cache derrière cette robe splendide, c’est une carapace piquante que rencontrent nos mains. Il faut alors agir avec adresse pour ôter ces écailles gênantes. Une fois ce travail réalisé, il ne nous reste plus qu’à consommer sa chair juteuse et pleine de saveur. Il faut néanmoins prendre garde à ne pas s’en mettre partout lorsque l’on se précipite. Le jus de l’ananas a tendance à coller sur les vêtements. Mais cette dernière caractéristique est commune à tous les fruits, excepté la banane qui n’excite pas particulièrement mes émois. Une mangue est beaucoup plus apte à remplir cet office. Que de fois je ne m’y suis frotté. Je me souviens avec délectation combien je plongeais dans des délices divins lorsque je m’abandonnais à la consommer. Tous ses charmes se dévoilent une fois dénudée. Cette opération ne nécessite pas énormément d’adresse, juste un peu d’attention. Il est inutile de se presser comme on pourrait faire avec une noix de coco ou un quelconque agrume. La mangue aime se faire dévêtir avec amour. Heureusement, pas tous les fruits ne demandent à être dévêtus de la sorte. Le citron, par exemple, préfère être battu avant d’être consommé. L’idéal est de le rouler pour ensuite le couper. On peut alors apprécier son liquide particulièrement acide.
A côté de cette myriade de goûts exotiques, rêveurs, attachant, exaltants ; à côté des océans de couleurs que nous offrent les innombrables variétés de fruits existants, pourquoi s’attacher à une pomme ? La pomme est le fruit le plus banal qui existe. Son apparence est anodine, son goût sympathiquement sucré sans pour autant révéler des univers fabuleux à mon palais. Cette langue qui y règne a ondulé autour de nombreux fruits, chatouiller des saveurs immensément plus variés et plus excitante, pourquoi craint elle maintenant de s’attaquer à une simple pomme. Comment ce fruit si simple et frugal a réussi à imposer sa neutralité comme l’image du péché ? C’est doublement mensonger. Déjà le mot péché devrait être attribué au fruit dont l’arbre est homonyme. Et oui, tiens, la pêche devrait être le fruit qui illustre l’acte brisant l’interdit suprême. Sa peau est devenue l’image de la douceur et fait ressurgir des souvenirs de luxure. Son goût juteux et tendre fait passer la pomme pour une vulgaire petite prétendante au trône de la décadence. Je pense qu’Adam aurait préféré s’enfoncer le serpent dans le cul plutôt que d’aller coucher avec une prude qui lui offre une pomme. Au moins, il aurait pu découvrir les joies de la sodomie zoophile. Mais cela reste extrêmement cochon. Alors, la première scène de luxure aurait du arriver de la sorte. Un cochon est venu apporter une pêche aux deux innocents qui ont décidé qu’il ne faisait pas froid, et que c’était sympa de se balader à poil. Déjà à poil dans la forêt, c’est un peu limite mais on s’en contrefout. Ensuite Adam trouve que la pêche a une peau particulièrement douce et finit par la comparer avec diverses zones du corps d’Eve. Voilà comment aurait pu débuter leurs premiers ébats. Après, ils décident de bouffer le cochon parce que tout ces nouveaux mouvements donnent faim. C’est ainsi que Dieu s’est trompé dès le début. Peut être n’a-t-il jamais goûté au péché originel.
Toujours est-il que je tremblote à côté de cette pomme.